Abstract
Le présent article consiste en une analyse diachronique du discours imagé dans deux revues scientifiques québécoises, sur un corpus de textes étalés de 1869 à 1997. Les résultats tendent à montrer que la fréquence des images est liée à trois principaux paramètres : le degré de spécialisation du discours scientifique, l’époque de publication et le domaine. De ce constat, qui corrobore les résultats d’études antérieures, il ressort que le souci d’objectivation du discours scientifique – qui se traduit généralement par un recours minimal aux images – est plus manifeste dès les années 1930 et qu’il s’amplifie avec le temps. En outre, notre analyse tend à montrer que l’usage du discours imagé correspond à une optique fonctionnaliste, les rédacteurs ayant tendance à y recourir plus volontiers pour expliquer des notions nouvelles aux profanes et à les éviter dans des textes s’adressant à des spécialistes, où on risquerait de considérer qu’elles décrédibilisent le contenu scientifique.
This paper presents a diachronic study of the imagery found in two scientific journals from Quebec, using a corpus of texts from five periods between 1869 and 1997. Our analysis shows that the frequency of images is linked to three factors: the type of scientific text, the time of publication, and the domain. Corroborating previous studies, we show that the desire to display objectivity – which generally involves less imagery – is manifest beginning in the 1930s and amplifies over time. Our analysis also suggests that the use of imagery implies a functionalist view, as writers tend to use more images to explain new notions to non-specialist readers while avoiding them in texts written for specialists, where they could be construed as undermining the scientific credibility of the work.